Eau et air pur, protection contre les inondations et les incendies, sécurité alimentaire, santé mentale, emplois. La nature revêt un caractère essentiel pour le vie et les moyens de subsistances des Canadiens, mais sa valeur n’est pas prise en compte dans notre système économique. Voici trois de nos partenaires qui œuvrent à changer cet état de choses.
Selon certains, il faut choisir entre le développement économique et la conservation, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Nous nous devons d’apporter la preuve qu’investir dans la conservation est synonyme de soutien au développement économique.
Amanda Reed
Nature United
Courtney Kehoe a grandi en tant que pêcheuse de homards de cinquième génération, ce qui l’a remplie d’amour pour l’océan et lui a permis d’apprécier pleinement ce que signifie vivre en dépendant de la nature. Amanda Reed a vu son père prendre les devants dans sa communauté afin de protéger de la pollution les rivières dans lesquelles il aimait pêcher. Paige Olmsted a passé son enfance à ramasser des pierres et à faire des randonnées sur le sentier Bruce, ce qui l’a amenée à chercher tout au long de sa vie à mieux comprendre comment nous pouvons prendre des décisions qui valorisent davantage la nature.
Chacune de ces femmes a suivi sa propre voie dans la protection de la nature, mais toutes se rejoignent parce qu’elles ont vu de près la nécessité d’augmenter considérablement l’investissement dans la nature au Canada. Avec le soutien d’autres leaders inspirants, elles travaillent à la mise sur pied d’un nouvel espace de solutions Généressence : le Nature Investment Hub. Courtney dirige l’engagement des partenaires pour le Hub; Paige est la spécialiste du financement de la conservation du Hub et directrice de programme au Smart Prosperity Institute; Amanda dirige les partenariats stratégiques à Nature United, un partenaire majeur dans le travail du Hub Pôle. Leur objectif commun est de multiplier par cinq les investissements dans la nature au Canada.
« Pour atteindre nos objectifs en matière de climat et de biodiversité, nous devons investir bien plus d’argent dans la nature, » martèle Paige. « Nous savons que la nature nous apporte de grands avantages en matière de séquestration du carbone, de qualité de l’eau, de qualité de l’air et de production alimentaire, mais elle est rarement prise en compte dans notre système économique traditionnel. Que devons-nous donc faire pour faire pencher la balance dans une autre direction et créer des opportunités d’investissement plus attractives? »
Selon certains, il faut choisir entre le développement économique et la conservation, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Nous nous devons d’apporter la preuve qu’investir dans la conservation est synonyme de soutien au développement économique.
Amanda Reed
Nature United
Le Hub met l’accent sur la nécessité d’attirer les investissements privés dans la conservation de la nature et présente les arguments économiques en faveur de cette démarche. Il montre aux investisseurs comment des instruments financiers tels que les obligations vertes et les fonds fiduciaires pour la conservation peuvent permettre un retour sur investissement tout en assurant des avantages environnementaux, sociaux et culturels.
Compte tenu de l’ampleur de l’ambition que nous avons pour la conservation dans le pays, le financement au profit de la nature ne peut pas provenir uniquement du gouvernement et de la philanthropie, mais doit plutôt être assuré par une diversité d’acteurs. Le Hub est un espace où les leaders du monde des affaires, de la finance, de la philanthropie, des organisations indigènes, du gouvernement et d’ailleurs, peuvent travailler de concert pour réaliser des investissements à grande échelle dans la nature au Canada.
« Selon certains, il faut choisir entre le développement économique et la conservation, ce qui n’est pas tout à fait vrai, » déclare Amanda. Les moyens de subsistance et les économies des populations indigènes dépendent de la santé des terres et des eaux sur leurs territoires. Nous nous devons d’apporter la preuve qu’investir dans la conservation est synonyme de soutien au développement économique. » Il nous sera impossible d’avancer de manière effective dans la lutte contre la perte de la biodiversité et le changement climatique sans une conservation menée par les populations indigènes, dont les efforts d’intendance doivent être soutenus par des modèles de financement durables à long terme.
Les trois femmes citent la forêt pluviale du Grand Ours comme un exemple parfait de conversation menée par les indigènes, où un instrument financier offre un financement durable pour des programmes d’intendance et de conservation à long terme – une première dans le pays et dans le monde. Coast Funds, un des premiers partenaires du Hub, gère les fonds pour le compte de plusieurs Nations dans la forêt pluviale du Grand Ours. L’organisation a évalué les résultats et créé de nouvelles voies économiques pour les communautés autour de l’écotourisme et d’autres moyens de subsistance, et il s’agit d’un modèle qui pourrait être adapté à différentes juridictions au Canada.
Si la forêt pluviale du Grand Ours est l’un des exemples les plus largement cités de financement de la conservation en action, il existe de nombreux exemples sur la carte du financement de la conservation, notamment le Deshkan Ziibi Conservation Impact Bond, le fonds en fiducie de la réserve du parc national de Thaidene Nëné, le projet de conservation de la forêt de Darkwoods et l’obligation verte de la province de Québec.
Seule une collaboration exemplaire permettra de reproduire de telles initiatives à l’échelle nationale. « Le Hub joue le rôle de connecteur dans l’écosystème du financement de la conservation, en rassemblant les différents acteurs pour établir les relations nécessaires à la mise en œuvre de solutions transformationnelles, » explique Courtney.
À quoi ressemblera un Hub d’investissement dans la nature qui porte ses fruits dans les prochaines années? Paige, Courtney et Amanda s’accordent à dire que le projet sera un succès si on réussit à mobiliser de nouveaux fonds pour la nature, notamment des investissements importants de la part des entreprises et de la communauté financière. Les investisseurs et les personnes qui gèrent la nature comprendront mieux les outils disponibles et la manière dont ils peuvent s’appliquer au paysage canadien. Un environnement politique favorable et des partenariats fondés sur la confiance et la compréhension seront mis en place.
Pour Amanda, le Hub constitue un pas en avant nécessaire dans la façon dont nous envisageons la conservation, d’un point de vue idéologique et pratique. « Pendant une grande partie de son histoire, la communauté des défenseurs de l’environnement s’est employée à préserver la nature de l’homme. Nous sommes maintenant nombreux à nous rendre compte que c’est exactement le contraire que nous devons faire en fin de compte, c’est-à-dire réunir l’homme et la nature. » Le Nature Investment HubPôle d’investissement dans la nature a pour but de redéfinir notre relation avec le monde naturel afin que nous donnions à la nature la place qu’elle mérite.
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