La naissance d’un espace de solutions

L’histoire du Pacte canadien sur les plastiques nous éclaire sur ce qu’il faut faire pour créer les conditions nécessaires à la résolution de problèmes complexes.

Il y a des choses que l’on ne peut tout simplement pas faire seul. Parfois, vous ne pouvez même pas connaître la nature complète du problème que vous essayez de résoudre jusqu’à ce que vous vous engagiez avec d’autres personnes qui ont une compréhension profonde des différentes parties du défi.

David Hughes

président-directeur général, Généressence

En 2019, The Natural Step Canada (aujourd’hui Généressence) n’avait pas inscrit à son programme le « réoutillage de la chaîne d’approvisionnement en plastique du pays » comme moyen d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement durable et d’obtenir de meilleurs résultats économiques.

Mais c’est exactement le défi que l’équipe a relevé, grâce à une confluence de facteurs.

L’organisation a récemment commencé à promouvoir l’idée d’une économie circulaire : un système sans déchets qui met l’accent sur la réutilisation, le recyclage et d’autres processus régénératifs pour maintenir les produits en circulation et réduire le besoin de nouvelles matières premières. De nombreux chefs d’entreprise et décideurs politiques étaient intrigués par le concept, mais avaient du mal à en voir les applications pratiques.

Dans le même temps, les entreprises et les gouvernements canadiens étaient contraints de s’attaquer à la pollution par les plastiques. Seuls 9 % des déchets plastiques du pays étaient recyclés, le reste finissant dans les décharges ou comme déchets sauvages. Bien qu’un certain nombre de comités aient vu le jour pour s’attaquer à leur propre partie du système, les initiatives cloisonnées n’étaient pas suffisantes pour créer un changement à grande échelle.

« Il y a des choses que l’on ne peut tout simplement pas faire seul », explique David Hughes, président-directeur général de Généressence. « Parfois, vous ne pouvez même pas connaître la nature complète du problème que vous essayez de résoudre jusqu’à ce que vous vous engagiez avec d’autres personnes qui ont une compréhension profonde des différentes parties du défi. »

The Natural Step Canada a perçu l’opportunité d’exploiter les approches circulaires, la pensée systémique et la volonté politique et commerciale pour s’attaquer au problème des plastiques. La question était de savoir comment.

Il y a des choses que l’on ne peut tout simplement pas faire seul. Parfois, vous ne pouvez même pas connaître la nature complète du problème que vous essayez de résoudre jusqu’à ce que vous vous engagiez avec d’autres personnes qui ont une compréhension profonde des différentes parties du défi.

David Hughes

président-directeur général, Généressence

Favoriser l’innovation dans la chaîne d’approvisionnement des plastiques

L’organisation avait déjà une longue expérience de collaboration avec les leaders de l’industrie pour relever les grands défis du développement durable. Elle avait testé des solutions d’emballage circulaire dans un « laboratoire rapide » financé par le gouvernement de l’Ontario, qui a finalement conduit au développement de Circular Economy Leadership Canada. Un rapport demandé à l’Institut pour l’intelliProspérité a présenté des politiques et des approches visant à faire progresser l’économie circulaire des matières plastiques.  

S’en sont suivis des mois de recherche, de consultations et de réflexions avec certains des acteurs les plus influents de la chaîne de valeur du plastique au Canada. Il a été décidé que la meilleure façon d’aller de l’avant était de rejoindre le réseau mondial du Pacte sur les plastiques récemment créé par la Fondation Ellen MacArthur et de commencer à adapter le modèle au contexte canadien.  

Mais convaincre les leaders de l’industrie de rejoindre le Pacte naissant s’est avéré difficile. Déjà occupés à transformer leurs systèmes internes et activement impliqués dans d’autres initiatives relatives aux plastiques, ils n’avaient guère envie de s’engager dans une autre initiative.

Deux choses les ont fait changer d’avis. D’une part, ils ont reconnu que la collaboration était le seul moyen de surmonter les obstacles systémiques tels que l’absence d’infrastructures de recyclage appropriées ou de normes nationales harmonisées. D’autre part, le pacte offrait une occasion unique aux producteurs de résines plastiques, aux emballeurs, aux fabricants de produits alimentaires et de biens de consommation, aux distributeurs, aux détaillants, aux recycleurs, aux décideurs politiques et aux universitaires d’unir leurs forces pour faire évoluer les systèmes.

En conséquence, l’adhésion n’a cessé de croître. Le Pacte canadien sur les plastiques a été lancé publiquement en janvier 2021 et des progrès tangibles ont rapidement été réalisés. Un rapport fondamental sur les flux de matières plastiques au Canada. Un plan d’action national visant à mettre en place une économie circulaire pour les emballages. Les règles d’or de la conception des emballages en plastique. Une feuille de route sur cinq ans pour s’attaquer au problème particulièrement épineux des plastiques souples.  

Le pacte compte aujourd’hui près d’une centaine de partenaires, qui prennent tous des mesures significatives pour éliminer les plastiques inutiles et problématiques, revoir la conception des emballages et renforcer l’utilisation de matériaux recyclés.

Faire émerger des solutions ensemble

Créer des « espaces de solutions » – comme le Pacte canadien sur les plastiques – est au cœur de la proposition de valeur de Généressence. À la fois laboratoire d’idées et laboratoire vivant, les espaces de solutions favorisent l’innovation tout au long de la chaîne de valeur, en tirant parti de la collaboration, d’excellentes recherches, d’une science de premier ordre, d’une « pensée conceptuelle » axée sur l’humain et d’une compréhension approfondie du fonctionnement des systèmes.

C’est un modèle qui peut être appliqué à toutes sortes de défis complexes. Généressence gère aujourd’hui une demi-douzaine d’espaces de solutions visant à relever un large éventail de défis, allant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture, de manière à soutenir les agriculteurs, à l’attraction d’investissements privés pour la conservation de la nature.

Les solutions qui émergent peuvent prendre de nombreuses formes. Dans certains cas, il peut s’agir de technologies innovantes. Dans d’autres cas, il peut s’agir d’améliorations de la chaîne d’approvisionnement, de normes commerciales harmonisées ou de recommandations politiques pour les gouvernements. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une combinaison de tous ces éléments. 

Et bien que chaque espace de solutions ait sa propre conception et son propre objectif, ils reposent tous sur le rassemblement de personnes ayant l’ambition de conduire le changement et de travailler en collaboration. « Ces relations seront essentielles pour mener à bien la transformation qui s’annonce », déclare David Hughes, citant le besoin de solutions intelligentes sur le plan climatique et positives sur le plan de la nature. « On ne dira jamais assez à quel point cela sera important pour créer une économie adaptée à l’avenir. » 

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